Un
singe en veste de brocart
Trotte
et gambade devant elle
Qui
froisse un mouchoir de dentelle
Dans
sa main gantée avec art,
Tandis
qu'un négrillon tout rouge
Maintient
à tour de bras les pans
De
sa lourde robe en suspens,
Attentif à tout pli qui bouge ;
Le
singe ne perd pas des yeux
La
gorge blanche de la dame,
Opulent
trésor que réclame
Le
torse nu de l'un des dieux ;
Le
négrillon parfois soulève
Plus
haut qu'il ne faut, l'aigrefin,
Son
fardeau somptueux, afin
De
voir ce dont la nuit il rêve ;
Elle
va par les escaliers,
Et
ne paraît pas davantage
Sensible
à l'insolent suffrage
De ses
animaux familiers.
Paul Verlaine, Fêtes galantes, 1869.